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Prochaine réunion La correspondance scolaire. (apportez vos documents de classe) Mardi 1 avril 2003 18H-20H (repas coopératif) École de Rosnay Y’aura des cannelés ;-) N’hésitez pas à nous rejoindre Contact : Olivier CHARLOT : 02 54 07 37 20 |
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Pédagogie Freinet Institut Coopératif de l’Ecole Moderne Mars 2003, Numéro 12 http://freinet.org/icem/dept/idem36
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Mickaël Guillon ; CE2 ; Ecole de Saint Août |
MEMOIRE D'UNE NOVICE
Le thème de la réunion du 4 février, la première en ce qui me concerne, était "le plan de travail, pourquoi et comment le mettre en place".
Différents plans ont été présentés, certains remaniés fréquemment car il s'agit là d'un outil très personnel (reflet de l'enseignant et de ses incessantes recherches) même si, dans sa structure, on trouve des dénominateurs communs
On retiendra par exemple :
- La nécessité pour l'enseignant comme pour l'élève d'avoir un référent simple à utiliser (notamment avec les plus petits) ;
- L'intérêt d'y amener un espace dans lequel l'enfant peut construire ses propres projets (je me sens capable de ...) ;
- La lisibilité du plan qui sera vu par les parents ;
- La fonctionnalité de l'outil qui doit permettre à l'enseignant de "valider" le travail effectué avec un maximum d'efficacité.
Ce plan de travail génère donc une organisation spécifique de la classe qu'il n'est pas toujours évident de gérer dans le second degré en raison du nombre d'élèves.
Il faut en effet pouvoir consacrer un temps spécifique de partage avec l'élève.
En école maternelle ou primaire cela est plus simple.
Certains élèves auront besoin de plus de temps d'appropriation avant de faire preuve d'initiative.
Nous avons également noté que dans ce fonctionnement les élèves performants se sentent parfois frustrés car ils "n'émergent" plus constamment comme figure de proue d'un collectif, il faut donc être vigilant à cet égard afin que chacun se sente reconnu, que chaque enfant trouve sa place et vive pleinement sa journée d'école, gère son temps et son travail, ose, s'investisse et réinvestisse, partage, aide et respecte, bref, prenne plaisir à grandir : voilà un objectif pédagogique de belle envergure que le plan de travail permet de formaliser.
Certes il faut accepter le rodage mais que de bénéfices par la suite !
Les enfants progressivement viendront d'eux même alimenter ce plan et donc enrichir la vie de la classe en proposant parfois de nouveaux ateliers.
Chacun effectuera un travail adapté à ses besoins et ses envies.
Dans ce contexte, certains enfants peuvent également se "soustraire" à un moment collectif et rejoindre un atelier à condition évidemment de respecter le contrat initial (une dérogation par semaine et par matière par exemple).
Le plan de travail, c'est une liberté très organisée et respectueuse, autrement dit une réelle liberté !
Cette réunion a également été riche en échanges de toutes sortes, en chaleur humaine et en bons petits plats.
Alors si comme moi l'aventure vous tente surtout n'hésitez pas, car pour les anxieux qui savent lire entre les lignes, les nouveaux programmes ne sont ils pas une reconnaissance tacite des vertus du mouvement freinet ?
Laurence Cramaille
GS CP à l’école de Saint Août
PLAN(S) DE TRAVAIL ET ORGANISATION DE LA CLASSE
J’utilisais un plan de travail bien plus simple que celui de Luc.
La raison ? Luc travaille en « ateliers permanents »
Je travaillais avec une part importante d’activités collectives.
En gros, la matinée était consacrée au français et aux mathématiques. Activités collectives ne veut pas dire cours magistral du maître ; et les élèves qui écoutent (ou non !). Non, c’était une activité permanente de recherche des élèves (avec organisation adaptée pour éviter la dispersion) : à partir des textes libres, de la vie des élèves, de leurs propositions…
Les exercices que Luc nous a présentés, de même que les fichiers (éditions bien différentes, bien moins modernes), je ne les utilisais qu’en complément de nos activités collectives
· pour aider ceux qui n’avaient pas totalement intégré les notions abordées,
· pour permettre à ceux qui avaient les moyens de dépasser notre travail courant.
Notre plan de travail comportait seulement deux rubriques
- travail personnel : un temps était prévu à cet effet pour fiches, fichiers, textes libres, correspondance, imprimerie, journal…
- ateliers : prévus en fin de journée, essentiellement consacrés à « l’Art Enfantin », grande vitrine de l’École Moderne, seule pendant longtemps à prendre en compte l’expression artistique de l’enfant
- peinture, dessins avec divers supports et outils variés, poterie, monotypes.
- travaux d’illustrations du journal, de la correspondance, des textes libres…
En parallèle, nous établissions un plan de travail collectif qui permettait de faire prendre conscience aux élèves que nous avions des programmes à assurer et que nous devions les prendre en compte.
Luc ne nous a pas trop parlé de son organisation de classe, mais je pense qu’elle est bien différente de ce qu’était la mienne. Ce qui explique (et c’est pourquoi j’ai tenu à en parler) que nos plans de travail soient différents. Plans de travail et organisation de classe sont évidemment intimement liés. Ce qui explique aussi que Luc ait eu autant de plans de travail différents à nous présenter.
Il est sûr que dans cette présentation de plans de travail, il faut tenir compte de l’époque au cours de laquelle ils étaient élaborés (nous sommes en retraite depuis plus de 20 ans ! nos 37 ans ½ !). Nos techniques étaient bien différentes. Il faut en tenir compte : nous avions l’imprimerie, le journal avec leurs sortes d’illustrations, la correspondance écrite et sonore (pas encore électronique), « l’Art enfantin » et sa place prépondérante dans nos ateliers qui se limitaient à ceux dont j’ai parlé ci-dessus. Les « ateliers permanents » n’étaient pas à l’ordre du jour. Sont-ils d’une pratique logique de notre époque : Luc me fait remarquer qu’il n’a que 14 élèves ; nous en avions 25 à 30 ou même plus.
Toutefois, je reste persuadé qu’une part d’activités collectives est indispensable pour l’approfondissement de la réflexion d’ensemble des élèves, pour une acquisition des notions de base, pour une sociabilisation de tous temps essentielle.
Dans le dernier P’Indre, Luc écrit : « La tâche semble impossible à certains, compte tenu qu’une journée n’a que 24 heures… ».
Cette « tâche », il la définit ainsi : « Comment faire pour que tous les élèves travaillent chacun sur une activité différente tout au long de la journée ? »
A cette question je voudrais répondre que pour un maître imprégné, comme nous l’avons été, par un passé scolaire traditionnel, en tant qu’élève, en tant qu’enseignant formé par les IUFM, je ne pense pas qu’il soit possible de passer du jour au lendemain du traditionnalisme pédagogique à une classe en « ateliers permanents ». Il faut sans doute être très prudent, agir par avancées successives, par replis si nécessaire, et surtout bien s’imprégner de ce conseil essentiel de Freinet :
« NE PAS SE LÂCHER LES MAINS AVANT D’AVOIR LES PIEDS BIEN ASSURÉS ».
Et surtout, éviter l’échec qui est forcément très traumatisant et empêche aussi forcément le retour vers une forme de travail plus ouverte.
Marcel Jarry
Retraité actif
« NE PAS SE LÂCHER LES MAINS AVANT D’AVOIR LES PIEDS BIEN ASSURÉS »
Voilà il me semble un bon concentré de ce qui nous arrive cette année à moi et à mes élèves.
Enseignant, élèves, parents, découvrent qu’il est possible de travailler autrement.
C’est la première fois dans ma courte vie de maître d’école que je peux espérer rester plusieurs années dans la même école, alors je nous ménage en raisonnant sur deux ou trois ans pour laisser à chacun le temps de se connaître.
J’en
tire un double sentiment de plaisir et de frustration : frustration
de ne pas travailler comme je le voudrais vraiment (notamment en maths avec le
caractère emprisonnant du fichier J’apprends les maths) ; plaisir
de constater qu’en glissant doucement vers une autre approche du travail, les
enfants trouvent tout naturel d’abandonner leurs précédentes habitudes de
course à la
note ; plaisir aussi de voir les plus en difficulté reprendre plaisir à
travailler.
De cette problématique découle le fonctionnement actuel de ma classe. Bien que « permanent », le contenu de chaque atelier varie dans le temps et pour chacun. C’est là de remédiation ou d’expression (cela dépend des ateliers) qu’il est question, afin de permettre à ceux qui ont besoin d’un coup de pouce de l’obtenir sans gêner la dynamique des autres. Ce sont des lieux « d’isolement volontaire » pour approfondir ce qui est en passe d’être su ou bien chercher quelque chose qui pourra être utile au groupe.
Par
« chacun fait une activité différente tout au long de la journée »,
il faut entendre celle qui
est essentielle à son développement personnel au moment où il en a besoin.
Cela ne veut pas dire forcement que
tous les enfants travaillent des choses différentes. Il ne faut pas comprendre
non plus qu’ils
travaillent
ensemble « par groupe de niveau ». En
effet je conçois ma
classe comme 14 trajets individuels
qui décident par moment de cheminer ensemble, toute la classe
ou quelques-uns, dans le désir permanent de contenter leur soif de
connaissances (et qu’est-ce que c’est grisant quand ça marche !).
J’avais sur mon plan de travail de l’année dernière une partie (le verso de la feuille) réservée au travail collectif effectué par l’ensemble de la classe ; j’en suis sorti avec le sentiment d’une myriade de petits moments perdus tout au long de l’année lorsque nous remplissions cette partie. Je l’ai proscrite cette année par choix ; je la rétablirai l’année prochaine, mais sur un grand panneau, car il est vrai qu’il est utile pour les élèves de savoir ce qui se passe à côté de leurs travaux personnels ou en petits groupes.
Ma principale préoccupation au sujet du plan de travail est d’en faire un objet structurant sans enfermer chacun dans un carcan trop formaliste qui finisse par nuire au désir de chacun de s’épanouir. C’est très dur, et c’est pourquoi nous en sommes déjà depuis le début de l’année à la cinquième version de notre plan de travail. Ces changements, établis par le groupe classe, me semblent essentiels, car ils révèlent un réel besoin d’outil chez les élèves, et qui mieux qu’eux peut le faire évoluer au gré de nos avancées vers une façon individuelle de fonctionner en groupe ?
Luc FAVRE
CE1 CE2 à l’école de Saint-Août
LE SECOND DEGRE REPREND VIE !
Quatre ! Nous étions quatre du second degré lors de la réunion du mois de février. D’habitude, je pointe mon nez toute seule à quelques réunions Freinet, et jusque-là je me contentais d’écouter leurs expériences (à ceux, si nombreux, du premier degré), et de m’enrichir de leurs recherches avec les petits… Et je réfléchissais, pendant et après ces rencontres, à un travail dans le même esprit avec mes grands du collège.
Or, ce 4 février 2003, on a pu parler ensemble d’adolescents, de découpage horaire journalier bien particulier… Bref, on a parlé de ce dans quoi je patauge depuis 5 ans. Là, d’un coup, on a mis en commun nos divers degrés de tâtonnements, nos grandes questions, nos doutes et nos quelques certitudes quant à nos pratiques et nos refus.
Nous nous sommes racontés.
C’que c’était bon de sentir ce souffle-là, ces idées qui émergeaient, qui se confirmaient dans nos petits crânes pleins de doutes, justement, et de peurs de se lancer vraiment.
Les ateliers.
Alors, comme j’étais « l’ancienne », j’ai parlé de mes essais plus ou moins fructueux de plans de travail (puisque c’était le thème de la réunion), puis j’ai raconté un peu comment j’organisais mes heures d’atelier.
Une heure par semaine et par classe, je mets en place une organisation de travail en autonomie ; les élèves ont à leur disposition un cahier d’atelier (qui reste dans ma classe, ce qui évité les pertes et les oublis) et des classeurs divers et variés.
Je leur propose ainsi un grand nombre d’activités différentes référencées sur le plan de travail : c’est là qu’ils trouvent aussi le minimum à faire durant la période (entre 15 jours et trois semaines selon qu’ils sont en 6è/5è ou en 4è/3è).
Mes
classeurs essaient de balayer toutes les difficultés que j’ai pu rencontrer
chez eux, et d’ailleurs, j’ai repris des fichiers d’orthographe ou de
formes verbales utilisés au cycle 3.
Très tôt dans l’année, je guide les enfants vers le texte libre parce que, finalement, c’est bien dans cette activité-là qu’ils se sentent le mieux et acceptent de faire le travail de concentration et de rigueur nécessaire à la correction orthographique et syntaxique. Et pourtant, que c’est difficile de leur faire admettre qu’ils ont tous de belles choses à écrire ! C’est pourquoi, au début (c’est-à-dire quand je commence les ateliers avec des élèves qui ne connaissent pas encore mes pratiques), je laisse à leur disposition des fiches-guides, des fiches d’incitation à l’écriture et un classeur de reproductions d’œuvres d’art très variées.
Ça les rassure et permet à certains de se découvrir « écrivain » ; ça déclenche chez beaucoup, avec du temps, une envie forte, voire un besoin d’écrire.
Il serait intéressant de reparler ensemble du texte libre et de ses particularités en fonction de l’âge de l’enfant, et du contexte dans lequel il peut être mis en place : je pense là à l’histoire/ géographie/éducation civique et aux langues vivantes…et même en maths. Clin d’œil à mes copains du second degré !
Laetitia MASSON
Professeur de Lettres classiques au Collège Beaulieu
LE CAKE AUX OLIVES
Il a fait l’unanimité lors du dernier repas coopératif, alors en voici la secrète recette :
250g de farine
1 sachet de levure
4 œufs
2 cuillérées à soupe de crème fraîche
huile, sel, poivre
olives, saumon, lardons, jambon… au choix.
Mélangez tout, versez dans un plat à cake beurré et fariné.
35mn à 180° environ
Miam, miam !